Le Premier ministre Scott Morrison a déclaré qu’il envisageait l'idée de pousser plus de migrants dans les régions rurales pour faire face à la croissance rapide des grandes villes comme Sydney et Melbourne.
M. Morrison a déclaré à Fairfax Media que la priorité serait d'encourager les migrants à se rendre dans des régions du pays qui ont besoin de croissance.
"Les petites capitales, comme Adélaïde et Hobart, etc. et même Perth - veulent plus de monde, contrairement à Sydney et à Melbourne, et ce que je comprends", a-t-il déclaré dans une interview au journal.
Dans son ancien rôle de ministre du multiculturalisme et de la citoyenneté, Alan Tudge a proposé d’imposer aux migrants de s’installer dans des régions, même si ce n'est pas leur premier choix.
Actuellement, les migrants permanents ont la liberté de circuler pour s'installer dans un lieu qu'ils choisissent.
Alan Tudge MP (left) shakes hands with Australian Governor-General Sir Peter Cosgrove after being sworn-in as Australian Minister for Cities. Source: AAP
Une idée avancée dans le débat population-immigration est d’encourager les migrants en utilisant un système de points pour faire accélérer le nombre de travailleurs temporaires qui choisissent de s’installer dans des zones autres que Sydney et Melbourne.
M. Morrison a également déclaré qu'il pourrait être utile de ralentir le flux d'étudiants internationaux vers les universités de Melbourne et de Sydney.
"Il n’y a aucune raison de le faire à Adélaïde, il n’y a aucune raison de le faire à Perth, il n’y a pas de cas à Hobart ou à l’Université James Cook [du Queensland]", a t-il déclaré.
"Mais cela pourrait être le cas à Melbourne ou à l'Université de New South Wales ou à UTS (University of Technology, Sydney)", a-t-il déclaré.
Détenteur d'un baccalauréat spécialisé en géographie économique appliquée de l'UNSW, M. Morrison a tenu des dossiers sur les questions d'immigration, de population et de productivité.
Un débat stimulé par le nombre de la population
Le débat sur la population et la congestion s’est intensifié le mois dernier lorsque l’horloge du Bureau australien des statistiques a atteint le cap des 25 millions de personnes.
Les démographes ont déclaré que le taux de croissance par rapport aux normes mondiales était "relativement rapide".
La population australienne a augmenté de 1,6% en 2017, avec plus de 50% de cette croissance concentrée à Sydney et à Melbourne.
Le Grand Sydney a pu ajouter 102 000 personnes à sa population jusqu'en juin 2017, dont 85 000 migrants.
À Melbourne, 80 000 migrants ont été accueillis sur 125 000 nouveaux résidents.
Au cours du remaniement ministériel, M. Morrison a confié à Alan Tudge la tâche de "la lutte contre la congestion" en tant que ministre des villes, des infrastructures urbaines et de la population.
"Un Premier ministre pour l'Australie régionale"
Lors de sa visite dans la ville régionale d'Albury, en Nouvelle-Galles du Sud, jeudi dernier, M. Morrison a déclaré qu'il souhaitait être "Premier ministre pour l'Australie régionale".
"Je veux être Premier ministre pour l'Australie régionale, même si je viens de la banlieue de Sydney. Je suis aussi quelqu'un qui se passionne pour les choses bien au-delà des villes."
S'adressant à Fairfax Media après son discours, il a déclaré qu'il souhaitait un débat sérieux et non superficiel sur la population.
Scott Morrison was at the Menzies Research Centre event in Albury where Sir Robert Menzies founded the Liberal Party in 1944. Source: AAP
"La croissance démographique comporte de nombreuses composantes différentes. Si on considère que 10 personnes supplémentaires montent dans le bus, un peu plus de quatre ont un visa temporaire, environ quatre sont nées ici et environ deux sont en visas permanents ", a-t-il déclaré.
"La question de la population à Cairns est différente de la question de la population de Penrith, qui est différente de celle d'Adélaïde."
La migration devrait stimuler l'économie avec 1,6 billion de dollars d'ici 2050
David Coleman a déclaré que la réussite de l’Australie en tant que pays d’immigration serait une priorité majeure dans son nouveau rôle de ministre de l’Immigration.
"Alors que le gouvernement Morrison se concentre sur la prospérité de l’Australie, l’un de mes objectifs en tant que ministre sera de continuer à plaider en faveur des bonnes politiques pour que notre pays continue à tirer parti de notre réussite en matière d’immigration".
"Chaque jour, je me rappelle comment l’immigration a façonné notre société et contribué à nos compétences et à notre culture."
Immigration Minister David Coleman with Prime Minister Scott Morrison want more highly-skilled overseas workers. Source: AAP
Au cours de l'année du programme de 2017-2018, l'Australie a accepté plus de 160 000 migrants, dont près de 70% étaient des migrants "qualifiés".
Les chiffres publiés par le gouvernement montrent que les propriétaires d'entreprise qui ont migrés en Australie emploient plus de 1,4 million de personnes.
Les migrations devraient contribuer à l’économie australienne à hauteur de 1,6 billion de dollars d’ici à 2050.
Pousser à lever les restrictions sur la migration parrainée par l'employeur
La Chambre de commerce et d'industrie australienne a fait pression sur le gouvernement fédéral pour permettre aux employeurs régionaux de parrainer des migrants qualifiés parmi une liste plus large de professions.
"Les résultats solides en matière d’établissement à long terme dans les régions découlent de la croissance de l’emploi et de la capacité des entreprises à acquérir les compétences dont elles ont besoin", a déclaré le chef de la direction du groupe, James Pearson.
"Nous devons soutenir les industries, telles que celles qui fournissent des services touristiques régionaux, pour créer davantage d'opportunités économiques et d'emplois qualifiés pour les Australiens, complétées par une migration si nécessaire."
M. Pearson a exhorté le gouvernement à reconsidérer sa restriction en terme de migration permanente et temporaire parrainée par l'employeur au cours des 18 derniers mois.
Il a déclaré que le débat sur la congestion à Sydney et à Melbourne concernait davantage les infrastructures que la migration.
"Nous avons besoin d'un programme de migration bien géré pour aider notre économie à s'adapter et à croître", a-t-il déclaré.
